Déambulant en visite dans une ville aux États-Unis ou au Canada, avez-vous déjà été étonné du petit nombre de bipèdes se déplaçant sur les trottoirs? Qu’est-ce qui peut bien expliquer qu’à certains endroits dans nos villes, il soit si difficile de croiser un piéton? Comment faire pour s’assurer que les nouveaux résidents des quartiers en transformation comme Griffintown puissent mettre la voiture de côté le plus souvent possible?
Depuis l’avènement de l’automobile, urbanistes et ingénieurs ont conçus des villes sur mesure pour la voiture. C’est une règle de base : les villes sont aménagées en fonction du mode de transport dominant au moment de leur développement. Par exemple, les vieux quartiers d’Europe ont des rues étroites parfaitement adaptées à la circulation en voiture hippomobile.
Aujourd’hui, l’on voit de plus en plus d’individus prendre position en faveur d’un retour aux modes de transports actifs et du développement d’un tissu urbain offrant des services de proximité. Un de ces individus est l’urbaniste Jeff Speck. Il affirme que la possibilité de se déplacer facilement et de façon sécuritaire dans une ville est une des solutions aux problèmes environnementaux, économiques et de santé publique.
Selon M. Speck, la ville de Portland est un modèle dans ce domaine. Premièrement, cette ville a choisi de lutter contre l’étalement urbain en adoptant un zonage plus strict qui limite le territoire où il est possible de construire. Ensuite, Portland investi afin de favoriser les déplacements à vélo, à pied et en transport en commun. Résultat? Le nombre de déplacements en voiture a atteint un sommet en 1996 et il est en chute libre depuis. Dans cette ville, l’on conduit en moyenne 20 % de moins par jour qu’ailleurs aux États-Unis.
Grâce à ces initiatives, Portland a gagné en convivialité et en qualité de vie. La ville a attiré et retenu un grand nombre de professionnels et de jeunes diplômés, deux groupes de population qui accordent une importance croissante à un milieu de vie sain et sécuritaire. Acteurs économiques importants, ceux-ci contribuent à stimuler l’économie locale, sachant que 85 % des sommes investies dans une automobile sortent automatiquement de l’économie locale.
De plus, ces jeunes professionnels disposent d’un revenu disponible supérieur et de plus de temps libre, en comparaison avec les banlieusards qui doivent assumer des frais de transport plus élevés et consacrer plus de temps à leurs déplacements. Moins dépendants de l’automobile et donc plus actifs, ils sont aussi en meilleur santé, courent moins de risque d’être impliqués dans un accident de la route et produisent moins de CO2 par année. Pour entendre Jeff Speck sur ce sujet, vous pouvez visionner la vidéo qui suit.
Pour déterminer la convivialité d’une ville envers ses piétons, certaines firmes spécialisées ont développé des indicateurs basés sur les distances entre le lieu de résidence, les commerces et les réseaux de transports actifs. Ainsi, selon l’indicateur « Walk Score », le grand Montréal se classe au troisième rang des villes canadiennes avec 70 points sur 100, derrière Vancouver qui récolte 78 points et Toronto avec 71 points.
Pour le plaisir, je me suis amusée à vérifier le « Walk Score » des projets de condos de Prével. Voici les résultats :
- 21e arrondissement : 93 sur 100! Identifié comme le « Paradis des marcheurs ». Pas d’auto requise pour ses résidents.
- Lowney sur Ville : 87. Un emplacement où presque tous les déplacements requis au quotidien peuvent s’effectuer à pied.
- Bassins du Havre : 90, également paradis des marcheurs.
Avec le Programme particulier d’urbanisme de Griffintown, le réaménagement en boulevard urbain de l’autoroute Bonaventure et le futur Quartier de l’innovation, l’avenir est sur la bonne voie pour les piétons, les cyclistes et le transport en commun dans le Vieux-Port et Griffintown. Bientôt 100 % au « Walk Score » pour ces deux quartiers?
À bientôt!
Anne-Marie
MISE À JOUR AU 9 JUILLET 2014 – Pour en savoir plus sur le »Walk Score » des projets Prével présentement en cours, vous pouvez lire notre billet « Montréal au 4e rang des villes en Amérique du Nord » et « Walkabilité ».