La compagnie Mercer produit annuellement un classement de 460 villes du monde selon un index de « qualité de vie ». Son rapport 2014 place Montréal au 4e rang des villes d’Amérique du Nord. Dans l’ordre, Vancouver, Ottawa et Toronto obtiennent plus de points que Montréal, alors que San Francisco occupe la 5e place. À l’échelle de la planète, Vienne est sacrée championne en 2014, tandis que Montréal arrive au 23e rang. Pas mal n’est-ce pas?
La firme Mercer utilise des données recueillies sous forme de sondage pendant l’année 2013 afin de produire son classement. Dix critères généraux composent « l’index de qualité de vie », dont l’environnement politique et social, l’environnement économique, l’accès aux médias, aux soins de santé, à l’éducation, aux loisirs, à des services et aux transports publics.
La firme Mercer ne se cache pas pour souligner que son classement des villes est en premier lieu destiné aux multinationales, qui pourront s’en servir comme outil pour fixer le montant des primes d’éloignement et comme argument pour faciliter le transfert d’employés vers d’autres villes.
Ce point de vue adapté aux multinationales est aussi la principale critique de ce classement. En l’adoptant, l’index de « qualité de vie » de Mercer accorde beaucoup d’importance à des variables qui ne représentent pas nécessairement les critères de « qualité de vie » des citoyens ordinaires. Par exemple, selon Mercer, la ville de Manaus, au Brésil, se hisse au classement puisqu’elle est très favorable aux affaires grâce à sa « Free Economic Zone ». D’autres classements adoptent un point de vue plus citoyen en mesurant plus finement des aspects plus concrets de la vie en ville, comme l’indice de bonheur national brut ou l’indice de « walkability ».
Le classement de Mercer nous force quand même à admettre que la compétition entre les villes est bien réelle et que des facteurs comme la qualité de l’air, le taux de criminalité ou même la fréquence des désastres naturels peuvent avoir un impact majeur sur l’attraction et la rétention de la main d’œuvre qualifiée.
C’est pourquoi il faut se réjouir de voir apparaitre à Montréal des projets qui permettront d’améliorer la qualité de vie et le dynamisme de la métropole, comme le Quartier de l’innovation, le réaménagement de l’autoroute Bonaventure et la réalisation de projets immobiliers de condos durables et respectueux de l’environnement. L’on voit bien, avec la mobilité grandissante de la main d’œuvre et des multinationales, que ces initiatives de développement dépassent les frontières des villes et des quartiers et permettent d’accroitre le rayonnement de Montréal à l’international.
Finalement, certains pourront trouver dans ce classement une façon de relativiser les désagréments de la vie quotidienne comme le froid mordant de l’hiver ou encore les toujours populaires nids de poule! Montréal a beaucoup à offrir et on peut se compter chanceux d’y habiter !
À bientôt!