Dans un billet publié récemment sur ce blogue, Lise Michaud signait un texte intitulé « Small is beautiful », portant sur des maisons de très petite taille et sur la question fondamentale de l’espace vital. Ce sujet est encore une fois à l’ordre du jour et nous transporte maintenant du côté de la Californie, puisque la ville de San Francisco se prononcera le 20 novembre sur une modification de son code du bâtiment qui permettra la construction d’appartements de 220 pieds carrés. Pour vous donner une idée, cela représente l’équivalent d’un garage simple, ou le double d’une cellule de prison! Ces nouvelles dimensions retranchent 70 pieds carrés au règlement en place et surpassent les normes du projet Kips Bay de Manhattan qui fixent la taille minimale des appartements à 275 pieds carrés (soit environ 25% plus d’espace). Ces micro-appartements « abordables par design » permettraient de diversifier l’offre sur le marché de San Francisco, où le taux d’inoccupation frôle le zéro, où plus de 40 % de la population habite seul et où les prix des loyers sont mirobolants, ayant connus une hausse de 13% seulement au cours de la dernière année. Abordables, ces micro-appartements seraient offerts au prix de 1200 à 1500 $ par mois, soit la moitié du prix moyen d’un appartement dans cette ville. L’un des projets proposés s’installerait dans le quartier South Market et serait destiné aux nombreux jeunes professionnels travaillant dans l’industrie des technologies web. Ces complexes d’habitation compteraient de nombreuses aires communes et des stationnements pour vélos, mais aucun pour les voitures. Les promoteurs misent ainsi, dans une ville bien desservie en transports en commun, sur les transports alternatifs. Une station de CarShare, l’équivalent de notre Communauto, serait placée au pied de l’édifice. Rencontrez Patrick Kennedy, le concepteur du SmartSpace :
Selon certains des opposants au projet, qu’ils ont surnommé le projet « boîte à chaussures », ces micro-appartements sont une façon d’entasser les gens dans des espaces trop exigus. D’autres y voient une façon adaptée pour des gens qui débutent sur le marché du travail et qui ne possèdent pas beaucoup de biens de tirer leur épingle du jeu dans un marché sursaturé. Pour l’instant, le code du bâtiment en vigueur au Québec ne comporte pas de restriction quant à la taille minimale des pièces, à l’exception de la hauteur des plafonds. Une chose est certaine, vivre dans un espace aussi restreint nécessite une grande flexibilité et impose un certain mode de vie. Que pensez-vous de ces micro-appartements? Est-ce que Montréal pourrait également développer ce marché selon vous? Philippe Photo : Source