La saison des récoltes s’achève. Les dernières tomates se sont agrippées à leurs branches en rougissant paresseusement, tandis que les jardiniers urbains dépoussièrent leurs collections de pots Masson en ces jours consacrés au « cannage » des cornichons, des ketchups maison et des confitures. D’autres, plus motivés, cueillent le houblon en vue d’en faire un brassin de bière I.P.A, ou dépouillent gloutonnement les alvéoles gorgées de miel frais, fruit du labeur assidu des précieuses abeilles citadines.
C’est l’occasion rêvée pour réfléchir sur l’avenir de l’agriculture urbaine à Montréal, d’autant plus que l’Office de consultation publique de Montréal en est à terminer ses auditions sur le Plan de développement de Montréal (PDM). Ce plan, intitulé « Demain Montréal », a comme objectif de définir une vision partagée de développement qui servira à orienter les décideurs dans l’élaboration des futures stratégies, plans d’urbanismes et autres schémas d’aménagements. Il comporte trois axes : « Vivre et grandir à Montréal », « Travailler et étudier à Montréal » et « Aménager la ville ».
Parmi les recommandations émises par les citoyens lors de ces consultations publiques, plusieurs groupes, dont le Laboratoire de l’Agriculture urbaine (AU) de l’Université du Québec à Montréal et le collectif Pour l’agriculture urbaine à Montréal, se sont farouchement prononcés en faveur de plus d’AU. Ces groupes ont demandé aux décideurs de passer de la parole aux actes et de déployer le plus promptement possible les moyens d’implanter et de transplanter l’AU aux quatre coins de la ville, là où cela est possible et souhaitable. Ceux-ci ont de bons arguments, parfois reconnus par le PDM, d’autre fois ignorés. Notons par exemple que les jardins constituent un excellent moyen de réduire l’effet d’îlot de chaleur, d’augmenter la biodiversité, de valoriser et de réutiliser l’eau de pluie et de donner accès à des aliments frais à des ménages à faibles revenus.
Cet intérêt pour l’AU est partagé par Prével, qui a choisi d’aller de l’avant en incluant notamment dans le projet de condos urbains le 21e arrondissement des aménagements verts et des espaces consacrés à l’AU. L’un des éléments de ce concept immobilier innovateur est la présence sur les toits de près de 5000 pieds carrés de jardins. Cultivés par un tiers parti, ces jardins produiront des fruits et légumes « très locaux ». Une belle et bonne façon pour nous de réduire notre empreinte écologique et d’avoir un comportement éco-responsable.
Sur une note plus légère : n’en déplaise aux détracteurs du sucre raffiné, l’Halloween approche à grands pas (…musique d’épouvante…). Quoi de mieux cette année que de fêter la fête de la sorcière en participant au Grand bal annuel des citrouilles organisé par le Jardin botanique de Montréal. Comme dans la vie les choses sont souvent bien faites, cette année, le thème de ce concours de déguisement des cucurbitacées porte justement sur l’agriculture urbaine!
Nous vous souhaitons plein de bons légumes frais!
MISE À JOUR :
Si le sujet vous intéresse, vous souhaiterez sans doute lire aussi « L’appel du potager urbain », « L’agriculture urbaine sur les toits du 21e arrondissement » et « Bacs à fleurs pour égayer balcons et condos ».